Bonjour !
Voici le premier volet d'une série de messages en liens avec la montagne.
Voici le premier volet d'une série de messages en liens avec la montagne.
Certains le savent, d'autres pas, je m'investis depuis maintenant 5 ans en tant que bénévole au sein d'association environnementaliste comme la FRAPNA, Mountain Wilderness, l'ADTC, etc.
En particulier, je suis administrateur de la FRAPNA Isère, responsable de la commission montagne. Qu'est-ce que cela veut dire clairement?
En particulier, je suis administrateur de la FRAPNA Isère, responsable de la commission montagne. Qu'est-ce que cela veut dire clairement?
Comme la plupart des commissions et groupes de travail de la FRAPNA, nous assurons une veille écologique, via un réseau de correspondants locaux, des observations de terrain, les médias. Nous rédigeons des courriers à l'intention des élus, nous participons à des réunions, donnons notre avis aux enquêtes publiques, aux consultations. Nous élaborons des positions sur les thèmes de l'aménagement de la montagne, relayant au niveau local les grandes idées de protection et de gestion durable des territoires montagnards. Bien souvent, nous faisons en sorte que la Loi soit respectée.
l'Alpe d'Huez, terrain d'essai pour Caterpillar? |
>>>> Concrètement en terme d'actions cela peut être, en vrac:
- Mener une action en justice contre un projet d'extension d'un domaine skiable dans une zone naturelle vierge,
- Proposer des orientations d'aménagement pour la montagne dans le cadre du SCOT de la région grenobloise,
- Proposer l'aménagement d'un arrêt de bus vers un site de départ de randonnée,
- Donner notre avis dans le cadre de l'élaboration d'un Plan Local d'Urbanisme
- Rencontrer des représentants de la Fédération des Clubs Alpins pour leur suggérer de former leur cadres aux problématiques environnementales,
- Organiser une manifestation contre l'heliski...
Mon engagement est né d'un triple constat:
La montagne est belle / notre société la malmène / il faut la protéger.
La montagne est pour moi l'emblème de l'ensemble des crises que nous vivons sur la planète:
- crise climatique: le réchauffement y est plus important que n'importe où en Europe, +1,5°C en un siècle,
- spéculation immobilière: fuite en avant des stations, problème de lits froids, etc. La Suisse qui ne passe pas pour le pays le plus arriéré vient de voter le blocage à 20% du taux de résidences secondaires dans les communes de montagne !...
- précarité du travail: travail saisonnier...
- crise du logement: augmentation des prix du foncier lié à la spéculation immobilière,
- crise énergétique...
- inégalités sociales: principalement liées au statut des salariés saisonnier, mais aussi à la très grande disparité entre des paysans exsangues et de richissimes touristes étrangers... En Europe, les régions les plus pauvres, comme les plus riches, sont en montagne.
Comme partout ailleurs on veut une croissance à tout prix, et les stations s'opposent une concurrence féroce, chacune voulant être plus grosse que ses voisines... On transforme la montagne en un immense terrain de jeu aseptisé, raboté, sécurisé pour répondre aux normes. Celle-ci subit un véritable harcèlement moral (perte de l'identité des valeurs de la montagne), financier (invasion des milliardaires de la planète), et physique (bétonnage, construction de pistes, captages d'eau, etc. Le tout hors d'échelle.)
- crise climatique: le réchauffement y est plus important que n'importe où en Europe, +1,5°C en un siècle,
- spéculation immobilière: fuite en avant des stations, problème de lits froids, etc. La Suisse qui ne passe pas pour le pays le plus arriéré vient de voter le blocage à 20% du taux de résidences secondaires dans les communes de montagne !...
- précarité du travail: travail saisonnier...
- crise du logement: augmentation des prix du foncier lié à la spéculation immobilière,
- crise énergétique...
- inégalités sociales: principalement liées au statut des salariés saisonnier, mais aussi à la très grande disparité entre des paysans exsangues et de richissimes touristes étrangers... En Europe, les régions les plus pauvres, comme les plus riches, sont en montagne.
Comme partout ailleurs on veut une croissance à tout prix, et les stations s'opposent une concurrence féroce, chacune voulant être plus grosse que ses voisines... On transforme la montagne en un immense terrain de jeu aseptisé, raboté, sécurisé pour répondre aux normes. Celle-ci subit un véritable harcèlement moral (perte de l'identité des valeurs de la montagne), financier (invasion des milliardaires de la planète), et physique (bétonnage, construction de pistes, captages d'eau, etc. Le tout hors d'échelle.)
Le problème est que la montagne est un milieu très sensible qui garde encore en son sein une biodiversité d'une très grande richesse et des zones de tranquillité comme il n'y en a plus beaucoup ailleurs. La montagne est riche de ses contrastes !
Ainsi, plusieurs associations on décidé de lancer l'Appel pour nos montagnes, manifeste qui ne vise pas à critiquer vertement les stations de ski comme je le fait de manière un peu grossière et caricaturale (quoi que...?), mais qui souhaite avant tout redéfinir l'intérêt général dans les orientations d’aménagement de nos territoires. Je vous laisse soin de découvrir cet appel en cliquant sur le lien suivant.
Cliquez sur l'image et signez l'Appel |
Pour continuer la réflexion, je vous invite à lire un petit texte de Philippe Bourdeau, professeur à l'Institut de Géographie Alpine de Grenoble. Loin d'être un militant de l'écologie (même si l'article est publié sur le site de Mountain Wilderness...) il présente de façon très didactique les problématiques de l'aménagement de la montagne.
Pour finir, j'ai eu envie de publier un texte d'Alain Machet, président de l'association savoyarde 'Vivre en Tarentaise'.
Ce texte est issu d'un échange de mail autour de l'élaboration d'une position commune FRAPNA sur le Schéma Régional Climat-Air-Énergie. Il présente sur un ton tout à fait neutre des problématiques que l'on ne s'imagine sûrement pas quand on vient en vacances à la neige...
" Il faut impérativement mettre le paquet sur la question des transports en commun: 75% du CO2 produit en Tarentaise provient du transport des touristes. Et contrairement à ce que je pensais, l'avion vient en tête du fait de la grande fréquentation de la Tarentaise par les Anglais... qui arrivent en charter ou low-cost dans les aéroports de Alpes. Ensuite vient évidemment le transport en voiture individuelle. Le bilan effectué par le Parc National de la Vanoise dans l'aire optimale d'adhésion confirme ce que j'avance là. Inutile de vous dire que les stations de Tarentaise ne sont pas mures pour renoncer à la clientèle britannique... Pourtant nous disposons d'une voie ferrée saturée le samedi en hiver. L'empreinte carbone du territoire pourrait être diminuée sensiblement en recourant au TGV et aux trains de nuit qui circuleraient un autre jour que le samedi... La voie est unique et les travaux nécessaires pour la doubler sont probablement hors de portée financièrement. Compte tenu de l'importance économique de l'or blanc et de la concurrence avec d'autres régions pour le moment on se contente d'y penser... Comme président de VET et du Conseil local de développement de Tarentaise, je peux vous dire que le futur plan climat énergie du territoire risque d'être à vocation d'information et de sensibilisation... Rien de contraignant, rien d'ambitieux quantitativement...
Récemment le canton d'Aime a voulu réaliser une étude sur la question des transports en commun et il a sollicité les 3 autres cantons de Tarentaise pour faire œuvre collective et de cohérence... Refus des 3 autres cantons... Beaucoup d'élus rêvent de croissance et de capter une fraction de la clientèle chinoise, ou d'augmenter la fréquentation des russes.Bref, il est nécessaire de réunir autour d'une même table, l’État, la Région, les conseils généraux, la SNCF et les grandes stations de Tarentaise pour impulser une volonté d'ensemble. J'ai assisté au comité de ligne SNCF piloté par la Région au sujet de la desserte de Tarentaise. Il est évident que la Région n'a pas les moyens financiers pour agir efficacement. la SNCF veut arrêter les TGV à Albertville et supprimer les trains de nuit alors que ces trains coutent moins chers et peuvent prendre leur temps pour circuler...La Tarentaise serait sans doute sensible à une taxe sur le carburant... mais sujet délicat évidemment.Le tourisme hivernal est un tourisme de masse et réservé à une clientèle aisée: le forfait de ski est autour des 40 euros par jours en Tarentaise... Il n'y a pas d'alternative crédible à ce tourisme là sauf si l'on accepte de le voir rapporter moins d'argent... Un accompagnateur en raquettes n'est pas payé comme un moniteur de ski et loin de là... Nos stations ne sont pas prêtes pour la décroissance hélas... Donc le blocage du développement de l'offre d'hébergement paraît incontournable car tôt ou tard, il y aura moins de monde dans ces villes d'altitude: 30 000 personnes en gros dans chaque station de Tarentaise... Pour ma part je ne vois qu'une DTA contraignante pour mettre un peu d'ordre là dedans. Sachez que tous les équipements qui favorisent la diversification sont financés en général par la vente de droit à construire à des promoteurs. Dernier exemple en date à la Plagne: 2500 lits de plus pour financer un centre aqualudique excentré à 2000 m d'altitude...La question de l'isolation des logements est importante, mais rejoint celle qui concerne tout un chacun: pourquoi dépenser 40 000 euros pour isoler une maison ou un chalet alors que l'on dépense à peine 2000 euros de combustible par an?... je n'ai pas de réponse, sauf déduction fiscale, mais le contexte que nous vivons ne semble pas s'y prêter.En ce qui concerne la neige de culture, son impact énergétique reste faible par rapport au transport et au chauffage des logements. Par contre la question de la disponibilité de la ressource en eau est posée. Mais compte tenu des enjeux les stations de Tarentaise sont capables d'aller puiser dans le lac du Chevril si nécessaire... Mais la question de la gestion quantitative de l'eau reste très délicate dans notre vallée... Les Arcs, manquent d'eau pour construire de nouveaux lits. Il est question de faire remonter de l'eau depuis le fond de vallée...En ce qui concerne le tourisme 4 saisons et la diversification, il faudrait y consacrer des moyens financiers importants, beaucoup de réflexion, de l'intelligence pour vulgariser tous les patrimoines montagnards. Il faut aussi savoir que le développement de la vie culturelle et festive en montagne est très important. Tous les jeunes le disent, en montagne on s'embête!!En fait il faudrait une politique qui corrige l'image de la montagne très marquée par les aménagements lourds des 30 dernières années. Pour cela il faudrait communiquer sur les grands espaces naturels et vierges qui restent à découvrir et à protéger. Mais les élus ne veulent pas en entendre parler. Ils ont déjà donné avec le Parc National de la Vanoise... Voir les déboires de la charte dont aucune commune ne veut...Il y a un autre enjeu que je ne vois nulle part: le partage des retombées financières de l'or blanc. 43 communes en Tarentaise et c'est le chacun pour soi! Quand est-ce que l'on impose un regroupement canton par canton avec une caisse unique, cela éviterait la concurrence entre les différentes communes? Une gestion de l'espace plus cohérente aussi. Je crains que le futur SCOT ne soit qu'une juxtaposition des projets communaux car pour le moment il n'est pas question de mutualiser les retombées des zones commerciales et artisanales. Du coup tout le monde en veut because l'évasion commerciale...Enfin, il y a la question de la reconquête architecturale qui est très importante. Il faut de donner des objectifs à long terme pour redonner du caractère là où on a laissé les bâtiments se banaliser... Vaste chantier. Non aux refuges en tôle!!!! Genre Presset ..Voilà un aperçu de mes réflexions d'aujourd'hui."