Où comment notre monde moderne s'est séparé de tout esprit critique et de réflexion sur la nature. Le navire coule... état des lieux.
Article paru dans Terre Sauvage de Février 2007 sous le titre "Les castors à l'amende!".
"Oliviers Rubbers [...] vient d'être condamné par la cour d'appel de liège à payer une très forte amende de 30 000 euros. Son crime est du genre atroce, je vous préviens: il a osé réintroduire en Belgique, sans autorisation, une centaine de castors. Ils seraient aujourd'hui, huit ans plus tard, au moins 500 et gagneraient chaque année de nouvelles vallées. Un triomphe! Les naturalistes locaux ont d'abord tempêté contre Olivier, avant de regarder l'aventure d'un autre oeil. Car le castor est un animal capable de recréer, grâce à ses barrages, des milieux naturels fabuleux pour la biodiversité: mares, étangs et petis marais que l'Homme, partout, s'obstine à drainer. Et ces systèmes hydroliques complexes dépolluent des cours d'eau très contaminés. Vous ne me croyez pas? et bien, lisez cet extrait d'une lettre d'un agent de la division Nature et Forêt -l'ONF belge- qui désigne le castor comme un "ingénieur des eaux et forêts" qui a fini, selon lui, "par créer une véritable station d'épuration naturelle pour les eaux d'une rivière où se déversent les égouts locaux". Croyez-le, croyez-moi sur parole, le castor est un ami de la nature, et donc de l'Homme. J'ajouterai, et vous ne serez pas supris, que je soutiens Olivier de tout coeur. Sans nier les problèmes -qui n'ont rien d'insoluble- que posent parfois les castors. Car, à mes yeux, l'insupportable dégardation de la vie sur Terre commande du courage, de l'audace, et même un grain de folie. Il ne suffit plus de commander les destructions, il n'est plus temps de compter les morts. Il faut aussi oeuvrer, redonner courage, redresser la tête et la colonne vertébrale. Olivier Rubbers est un homme debout. Cela suffirait à me le rendre symphatique. Mais il a, en outre, la tête bien faite. Voilà les quelques mots de Jean de la Fontaine qu'il m'envoie de chez lui, de si près: "Que ces castors ne soient qu'un corps vide d'esprit, jamais on ne pourra m'obliger à le croire." de Fabrice Nicolino
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