dimanche 22 janvier 2012

104 heures

104 heures… le temps d’une obsession.

Vous le savez sûrement, j’exerce une double activité professionnelle depuis 2005.
- Salarié dans le privé (charpente ou technicien d’analyses),
- Profession libérale en tant qu’accompagnateur en montagne (AeM).

A ce titre, j’encadre entre 5 et 10 randonnées par an en tant que professionnel, soit un chiffre d’affaires entre 800 et 1600 euros. Pour cette activité réduite, l'entreprise GUIBLAIN paie très peu de charges: pas de cotisations à l’URSSAFF, cotisations de base au régime social des indépendants RSI (la caisse d’assurance maladie pour les professions libérales, environ 60 euros) et à la caisse de retraite CIPAV (environ 150 euros). A cela il faut ajouter mon adhésion au syndicat des accompagnateurs en montagne et l'assurance responsabilité civile pro (220 euros/an).

En septembre 2011, j’apprends par simple courrier que je suis affilié au RSI en tant que prestataire principal, au motif que je n’ai pas justifié d’une activité salariée suffisante en 2010, pour être 'exonéré'. Mon activité d'AeM est donc considérée comme activité principale !!!... Oh ( !) belle surprise de découvrir cette règle sur le fait accompli… et voilà qu’on me réclame la somme de 1838 euros pour régulariser l’année 2010 et régler ma cotisation 2011 !!!

Si on fait le calcul pour 2010, cela fait:
Bénéfice = Chiffre d'affaires – charges = 800 – (919+220+150) = - 499 euros !!
Et encore, je ne compte pas les frais liés à l'activité sur le terrain... Autant être bénévole à ce train là!!


J'ai passé des heures au téléphone avec les différents organismes qui se renvoyaient la balle: RSI, RAM... Mais au bout du compte, après avoir passé mes nerfs sur plusieurs opérateurs du RSI, il est apparu nettement qu'il n'y avait rien à faire... la règle, c'est la règle!!! Il faut justifier de 1200 heures de travail salarié pour être considéré comme salarié...

Pour 2010, impossible de rattraper les heures manquantes, mais pour 2011, en faisant le bilan de mes heures de paie, j'arrivais à 1096 heures. La situation pouvait être sauvée, mais il fallait maintenant trouver 104 heures de travail...

Or, je dois vous l'avouer, je me préparais à passer l'automne tranquille m'adonnant aux plaisirs de la lecture et de la bicyclette, attendant patiemment mon prochain contrat de travail à ARC-Nucléart qui était déjà planifié pour janvier 2012. Mais prenant cette infortune avec fatalité, je me suis lancé vivement dans 2 semaines de recherche d'emploi. Ces recherches ont été fructueuses puisque j'ai effectué une mission d'intérim de 5 semaines et que j'ai reçu 3 autres réponses positives sur 25 offres. En décembre, je pouvais partir en vacance tranquilles...

Mais l'histoire devait se dénouer encore d'une autre manière, puisque fin novembre, je reçois un nouvel appel de cotisation du RSI qui ne me demande plus que 459 euros pour 2010 & 2011, sans aucune explication ni détail... J'envoie donc mon chèque, et là, coup de théâtre en janvier, je reçois dans ma boite aux lettres un chèque de remboursements de toutes mes cotisations! :-D Espérons qu'il ne feront pas machine arrière !...


Toujours est-il que je reste affilié au RSI, et que je dois changer ma carte vitale, mais là, c'est encore une autre histoire compliquée...

Moralité de l'histoire:
  1. La 'sécurité sociale', via le RSI n'a pas hésité à réclamer plus que mon chiffre d'affaire, mettant en faillite mon entreprise! Les critères de calculs inadaptés étaient/seraient manifestement à revoir. Dans un second temps, le RSI a effacé mon ardoise sans aucune explication, mais je pense que mes coups de téléphone/gueule avaient tapé dans le mille... Il ne faut pas se laisser faire dans ce genre de situations, il y a toujours une place à la négociation, même dans les structures les plus rigides.
  2. Il y a du travail à Grenoble (en France?...) pour qui est motivé, mais il est très difficile de trouver des contrats courts et dans l'urgence, comme on pourrait le voir au cinéma. La période de recherche d'emploi a été une réelle micro-épreuve car je ne m'étais jamais mis autant la pression pour ça. Je dois souligner que contrairement à ce que l'on pourrait penser, la vraie recherche d'emploi est très chronophage et anxiogène. Autre chose, les recruteurs ne jouent pas bien le jeu puisque sur 25 CV et lettres de motivation envoyés (grande distribution, intérim, distribution de courrier, jobs étudiants...), je n'ai reçu que 10 réponses... Il y a de quoi perdre sa motivation!

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